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Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/400

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(f) Il assigne magistralement pour cause de la génération, la présence ou l’approche du soleil, et son éloignement, ou son absence, pour cause de la corruption. Il nous semble que Bacon se hâte ici un peu trop de condamner Aristote ; et (en supposant même que ce dernier philosophe se trompe) que notre auteur ne fait que substituer à l’erreur qu’il croit réfuter, une erreur plus grande. Car il n’est pas vrai que l’égalité de la chaleur conserve les corps, et cette assertion est démentie par une infinité d’observations.

En second lieu, à considérer les choses en masst, le sentiment d’Aristote paraît très fondé. Car, après tout, la plupart des animaux et des plantes destinés à ne vivre qu’une année (et c’est le plus grand nombre), meurent vers la fin de l’été, ou en automne. De plus, il se peut que la diminution de la chaleur soit encore la vraie cause de la mort des animaux et des végétaux qui vivent plus longtemps, et même de ceux qui meurent dans le temps où la chaleur du soleil va en augmentant ; il suffit pour cela que le froid ne les tue pas d’un seul coup, qu’il les fasse mourir très lentement, et que le coup mortel qu’il leur donne dans un temps, ait son plus grand effet dans un autre.

D’ailleurs, quelles sont les qualités qui caractérisent la jeunesse, et qui la distinguent le plus sensiblement de la vieillesse, espèce de mort com-