Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lons rotation, le mouvement d’un corps qui tourne sur lui-même et circulation, celui d’un corps qui tourne autour d’un autre. Cela posé, je dis que, : pour savoir si le mouvement diurne et apparent de tous les corps célestes a pour cause la rotation de notre planète, ou la circulation réelle de ces corps, il n’est pas plus nécessaire de connoître la nature de la rotation spontanée, que pour savoir, si je passe de ma chambre dans la rue, il n’est nécessaire de connoitre à fond la nature du mouvement spontanée des animaux écrivans, On juge qu’un corps est en mouvement, lorsqu’on le voit répondre successivement à différentes parties d’un autre corps qui parait fixé à la même place, ou à plusieurs corps qui, restant à la même distance et dans la même situation, soit les uns par rapport aux autres, soit par rapport aux corps placés en-deçà ou en-delà, sont aussi jugés immobiles. Et voilà pourquoi, lorsqu’on descend une rivière, sur-tout à l’aide d’un grand bâtiment, l’on s’imagine voir tous les objets placés sur le rivage se mouvoir dans le sens apposé. C’est d’après ce principe, modifié par une circonstance relative à la manière dont se fait la vision (des objets}, que Bradley et Molineux, astronomes anglois, se sont assurée, à l’aide d’un sectant (c’est-à-dire, d’un secteur de cercle dont l’arc étoit d’un petit nombre de degrés, et de vingt-trois pieds de rayon), que chaque étoile, placée lors de l’é-