Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/69

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A, de se porter en avant, il y a donc du vuide ; et c’est ce que nous disons.

Ce n’est pas tout : il n’y a point de vuide dans l’univers ; donc l’atome A, et chaque atome de la file est touché, dans tous les points de sa surface, par les atomes environnans. Il éprouve donc, de la part de tous ces atomes ; un frottement qu’il leur fait aussi éprouver ; frottement occasionné par la pression réciproque de leurs surfaces, dont les petites aspérités engrènent les unes dans les autres. Or, si ces aspérités sont inflexibles, le mouvement sera impossible ; si elles sont flexibles, si elles se plient, elles se déplacent donc ; il faut aussi leur trouver une place, et l’on pourra dire de chacune de ces aspérités, ce que nous disions de l’atome A. Mais ce frottement a lieu dans tous les sens, dans toutes les directions imaginables, hors une ; savoir : la direction contraire à celle suivant laquelle il tend à se mouvoir.

Cela posé, tous ces atomes environnans déplaceront, en vertu de ces mouvemens réciproques, les atomes voisins, lesquels en déplaceront d’autres qui en délogeront d’autres encore, et ainsi de suite à l’infini ; et cela dans toutes les directions, hors une, Voilà donc tous les arômes, dans toutes Les directions possibles, hors une, mis en mouvement.

Actuellement que ferons-nous de la file d’ato-