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Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/73

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ront-elles se rapprocher ? Il y a ici contradiction et absurdité. Donc les parties d’aucun corps ne se touchent exactement, et par conséquent il y a du vuide.

Il seroit inutile de dire que ces parties se contractent en glissant les unes sur les autres et sans cesser de se toucher, car il est clair qu’elles ne pourroient glisser ainsi dans tous les sens ; par exemple, si elles glissoient l’une sur l’autre dans la direction de l’est à l’ouest, elles ne pourroient glisser de même du nord au sud, ni se rapprocher l’une de l’autre selon cette dernière direction, puisque, par la supposition, elles se touchent exactement dans ce sens-là. Ou si les autres glissoient, selon l’une de ces deux directions ; les autres, selon l’autre ; et d’autres, selon d’autres directions encore, il en résulteroit une déformation notable dans ces composés ; ce qui est contraire à l’expérience. Ainsi, les dernières parties des corps ne se touchent pas exactement, comme l’a quelquefois supposé aussi Newton, et par conséquent il y a du vuide.

Supposez-vous actuellement que ces parties, avant la contraction ; étoient écartées les unes des autres, par un fluide dont les molécules étoient intercalées entre celles de chaque corps, et que la force contractive qui tend à rapprocher les parties solides de ces corps, exprimant, pour ainsi dire,