Page:Bacon - Œuvres, tome 5.djvu/95

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de Ténériffe, ni sur celui des Andes du Pérou ; les neiges n’occupant que la partie moyenne de leur penchant, et ne s’étendant que jusqu’à une certaine hauteur. De plus, on s’est assuré que, sur ces mêmes sommets, l’air n’est nullement froid ; mais il est si rare, si ténue, si âcre sur les Andes, qu’il pique les yeux et les blesse par cette excessive acrimonie. Il irrite aussi l’orifice de l’estomac, et excite le vomissement. De plus, les anciens ont observé qu’au sommet de l’Olympe, l’extrême ténuité ou rarité de l’air obligeoit ceux qui y montoient, de se munir d’éponges imbibées d’eau et de vinaigre, qu’ils approchoient de temps en temps de leur bouche et de leur narine ; cet air si rare ne suffisant plus à la respiration. On rapporte aussi que, sur ce même sommet, où il n’y avoit jamais ni pluie, ni neige, ni vent, il règnoit un calme si parfait, que certaines lettres que les sacrificateurs traçoient avec leur doigt dans la cendre des sacrifices, sur l’autel de Jupiter,