Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/102

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nous, qu’un ciel serein et semé d’étoiles est vu dans le temps même où il est réellement tel, on qu’il ne l’est qu’un peu de temps après ; et dans l’observation des corps célestes, ne faudroit-il pas distinguer un temps vrai et un temps apparent, comme on distingue un lieu vrai et un lieu apparent ? distinction que les astronomes ne manquent pas de faire relativement aux parallaxes[1] ; tant il nous paroissoit incroyable que les rayons

  1. La parallaxe d’un astre est l’arc céleste compris entre le point du ciel auquel un spectateur placé au centre de la terre rapporteroit le centre de cet astre, et le point auquel le rapporteroit un autre spectateur placé à la surface du globe : cet arc est la mesure de l’angle parallactique qui à son sommet au centre de l’astre ; et pour côtés, deux lignes tirées de ce centre à ces deux points du ciel ; angle égal à celui qui, ayant aussi son sommet au centre de cet astre, a pour base le rayon terrestre. C’est ordinairement de celui-ci qu’on se sert pour déterminer la distance de cet astre à la terre ; parce que, dans le triangle rectangle dont cet angle fait partie, on a une base connue ; savoir : ce rayon.