Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/204

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Actuellement imaginons une sphère qui ait pour rayon l’effrayante ligne que nous venons de tirer, et faisons-la tourner autour de nous ; quelle vitesse ! Si Bacon eût pensé à tout cela, il eût mieux aimé laisser tourner ce globule de 9 000 lieues.

(c) Les images visuelles seroient souvent interceptées par les nuages qui s’éleveroient, etc. L’auteur nous paroit ici être un peu en contradiction avec lui-mème : il vient de dire qu’à la distance de soixante milles, il n’y a aucun intervalle de temps sensible entre le moment de l’inflammation de la poudre, et celui où on la voit. Il avoit dit, dans une de ses tables de comparution, que les nuages ne s’élevoient jamais jusqu’à la hauteur du Mont-Olympe, hauteur qui n’est certainement pas d’une lieue, pas même d’une demie. Ainsi le temps que la lumière emploie à venir de la région des nuages à nos yeux, est imperceptible. Or, les nuages n’empêchent point du tout le mouvement des rayons lumineux, depuis les étoiles jusqu’à la région de ces mêmes nuages, et ils ne peuvent arrêter ou ralentir le mouvement de ces rayons, qu’à l’instant même où ils traversent cette région. Ainsi, d’après ses propres suppositions, il n’est pas vrai que, si le mouvement de la lumière étoit progressif, les nuages retarderoient la vision. La vérité est que, dans certains cas, ils l’empêchent tout-à-fait ; et que, lorsqu’ils ne l’empêchent pas