Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/210

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a plus rien ici d’abstrus ni de mystérieux, sur-tout si l’on suppose que ce fluide animal n’est autre que la matière solaire (ou seule, ou combinée avec quelque autre), dont nous sommes continuellement à portée d’observer les effets qui, considérés en masse, peuvent être tous compris sous les dénominations communes de répulsion, d’expansion et de développement.

(g) Et cela sans communication de substance. Qu’en savez-vous ? De ce que vous ne voyez point de substance communiquée, vous concluez qu’il n’y a point de communication de substance. Mais ne se pourroit-il pas que la vertu magnétique résidât dans un fluide, comme la vertu électrique, ou du moins en fût dépendante ; et que le frottement mettant ce fluide en mouvement, le fit passer dans le fer, à peu près comme le verre frotté transmet au conducteur qui est en contact avec lui, ou qui en est peu éloigné, son propre fluide, ou celui des corps environnans, ou l’un et l’autre ; avec cette différence que le fluide magnétique demeurât invisible, et ne fût sensible que par ses effets ? On sait que, dans ces derniers temps, on est parvenu à aimanter des aiguilles de fer ou d’acier (du moins quant à la polarité), en leur faisant éprouver une forte commotion, et à changer à volonté leurs pôles, en leur donnant cette commotion par les deux extrémités opposées alterna-