Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/229

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cune cause qui puisse le mouvoir et le déplacer, ils doivent tous rester où ils sont.

2°. Lorsque tous ces corps sont en équilibre entr’eux, et y demeurent constamment, c’est à-dire, lorsque toutes les actions exercées sur chacun d’eux (les masses, l’intensité des forces, et les distances aux points d’appui, ou aux centres communs de gravitation, se compensant parfaitement), sont parfaitement égales. Car alors, chacun n’étant déterminé par aucune cause à se mouvoir vers tel de ceux qui l’environnent, plutôt que vers les autres, doit nécessairement rester où il est, comme si aucune cause n’agissoit sur lui.

3°. Lorsque les forces avec lesquelles ces corps agissent les uns sur les autres, sont de telle nature que, dans le cas même où ces actions cesseroient d’être égales, et où l’équilibre résultant de leur égalité seroit rompu par quelque cause intérieure où extérieure, ces forces mêmes tendroient à rétablir l’équilibre qui en est l’effet.

Or, 1°. nous pensons avec Bacon et tous les grands hommes qui l’ont précédé ou suivis qu’aucun être n’est isolé ; qu’il n’est point d’île dans l’univers ; que tous les corps, sans exception, et quel que soit leur éloignement respectif, agissent et réagissent, peu ou beaucoup, les uns sur les autres.

2°. Il n’est point dans la nature d’égalité ma-