Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/241

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mistes appellent le lut de sagesse. Boucher ces vaisseaux à l’aide de certaines liqueurs qui occupent tout l’espace de leurs orifices, est encore une pratique fort utile. C’est dans cette vue qu’on verse un peu d’huile sur le vin ou sur les autres liqueurs extraites des végétaux. Cette huile se répand sur la surface de la liqueur, lui tient lieu de couvercle, et la garantit parfaitement du contact nuisible de l’air[1]. Il n’est pas jusqu’aux poudres de différentes substances, qui ne remplissent assez bien le même objet ; car, quoiqu’elles contiennent toujours un peu d’air disséminé entre leurs parties, elles ne laissent pas de garantir

  1. Ce moyen est fort pratiqué en Italie, sur-tout en Toscane. Les bouteilles dont on y fait usage, sont ordinairement fort grandes, ayant un cou très long et très étroit. On verse dans ce gouleau un peu d’huile qui se répand sur la surface du vin et qui sert de bouchon. Veut-on boire le vin, on donne à la bouteille une petite secousse qui en fait sortir toute l’huile et toute la partie supérieure du vin avec lequel elle peut se trouver mêlée.