Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/29

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corps, soit à leurs différentes situations ou positions ; ces différences, dis-je, ne sont que secondaires, par rapport à celle dont nous parlons[1].

  1. Tout homme qui fixera son attention sur le croisement et l’entrelacement perpétuel de tous les élémens primitifs, portant par-tout avec eux les qualités primordiales qui leur sont inhérentes, et sur la contiguïté immédiate ou médiate de toutes les parties de l’univers, ne sera point étonné de nous entendre affirmer sans cesse que tout tient à tout, et qu’il y a de tout dans tout ; deux principes dont là conséquence nécessaire et immédiate est que toute la diversité des composés dépend de la quantité et de la situation de ces élémens. Encore le premier point rentre-t-il dans le second ; car, si tel corps a telle quantité de matière, c’est parce que les élémens qui le composent se trouvent tous réunis, au lieu d’être tous dispersés ; ou les uns , et les autres ailleurs. Que d’autres élémens viennent se joindre à ceux-ci, la quantité de matière de ce composé sera augmentée ; si, au contraire, quelques-uns s’en détachent, cette quantité sera diminuée. Ainsi, la différence vraiment primaire n’est pas celle qui dépend de la plus grande ou de la moindre quantité de matière, mais celle qui dépend de la situation des