Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/347

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que la proportion ou la progression relative à chacune de ces causes et conditions élémentaires, est une proportion ou progression géométrique simple ; et que la proportion ou progression relative à leur combinaison, n’est qu’un composé de ces proportions ou progressions simples et géométriques.

Ce qui fait qu’il est quelquefois difficile de démêler dans un sujet effet propre de chaque cause et de chaque condition, c’est que la cause efficiente, en augmentant ou diminuant elle-même les conditions qui favorisent ou gênent son actions augmente ainsi l’effet de cette action, ou se fait obstacle. Or, comme l’effet propre de la cause et celui des conditions sont simultanées, il est difficile de les observer séparément.

D’ailleurs, nous ne pouvons observer les corps que dans leur composition, parce que les sens, à l’aide desquels nous les observons, et le sensorium commun, sont eux-mêmes composés : par exemple, l’œil est une sorte de première lunette achromatique *2, composée de trois verres, dont le

 *2.  Il paroit même que les lunettes achromatiques inventées par Dolund, opticien anglois, ne sont originairement qu’une imitation de l’œil humain, où la lumière, après avoir subi trois réfractions, dont les effets se compensent réciproquement, est sans couleur, lorsqu’elle vient frapper la partie sensible de cet organe.