Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/368

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Or, ce que nous disons des inégalités d’un dé, des causes qui le déterminent à présenter tel point plus souvent que tout autre, du nombre des jets et des points amenés, on peut le dire des différentes causes qui agissent en nous ou autour de nous, de leurs effets, et des événemens ou phénomènes qui peuvent servir à découvrir ces causes ou ces effets.

Si nous connoissions, dans chaque sujet, le mode et la quantité d’action de chacune des causes qui s’y combinent, toutes ces causes concourantes, leur influence réciproque, etc. nous serions en état de prédire toutes les variations de ce sujet ; supposition qu’il faut appliquer à tous les composés et assemblages de composés, physiques, moraux, politiques, etc. Mais, comme nous n’avons pas ces connoissances, nous ne fondons nos explications, nos prédictions et nos règles, que sur des probabilités déterminées par la comparaison des nombres respectifs des événemens, c’est-à-dire, de nos observations et de nos expériences.

Étant proposés deux moyens de produire un effet souhaité, nous préférons celui des deux qui produit le plus souvent cet effet ; et en général, nous appelons cause d’un effet le phénomène dont cet effet s’ensuit toujours ou presque toujours dans toute la diversité des circonstances ; et nous sommes d’autant plus certains que le phénomène regardé