Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu/9

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palement à celui-là qu’il faut tâcher de procurer des secours de toute espèce. Ces secours peuvent être de trois genres ; ils peuvent mettre en état, ou de voir ce qu’auparavant on ne voyoit point du tout, ou de découvrir de plus loin les objets, ou enfin de les voir plus exactement et plus distinctement. Sous le premier genre (pour ne rien dire des bésicles[1] et autres semblables instrumens, qui, ne servant qu’à remédier à la foiblesse de la vue et à la mauvaise conformation de l’organe, ne nous apprennent d’ailleurs rien de nouveau[2],)

  1. Ce mot a vieilli ; mais je suis forcé de le rajeunir ; car, lorsque nous parlons au pluriel et de ces lunettes dont il parle ici, et de celles qui servent à voir les objets éloignés, nous n’avons plus, dans la langue vulgaire, de mots pour les distinguer.
  2. Ils nous apprennent ce que nous ne pouvons apprendre sans le voir, et ce que, sans le secours de ces instrumens, nous n’aurions pas vu. J’aimerois autant dire d’un médecin qui a guéri un paralytique, qu’il lui a rendu l’usage de ses bras