Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/11

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objet ; de peur que, faute d’avertissement sur ce point, on ne fasse toute autre chose que ce que nous demandons et que, prenant pour modèles ces histoires naturelles déjà en vogue, on ne s’éloigne beaucoup trop du véritable but. Mais, avant de traiter ce sujet, nous ne devons pas oublier certaine observation que nous avons souvent faite, et qui, dans ce lieu même, plus que dans tout autre, devient absolument nécessaire. Quand tous les hommes, dans tous les âges se seroient réunis, ou se réuniroient par la suite, le genre humain tout entier s’adonnant à la philosophie, et tout le globe se couvrant d’académies, d’instituts, de collèges, d’écoles, de sociétés de savans ; néanmoins, sans une histoire naturelle et expérimentale, de la nature de celle que nous prescrivons et recommandons ici, jamais la philosophie et les sciences n’auroient fait ou ne feroient des progrès vraiment dignes de la raison humaine. Au lieu qu’à l’aide d’une telle histoire, pourvue de matériaux en abon-