Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/14

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la liberté de son cours ordinaire, ou elle est comme dépossédée et chassée de son état par la qualité réfractaire, et l’opiniâtre résistance de la matière rebelle ; ou, enfin, elle est liée, figurée, moulée par l’art et le ministère de l’homme. Au premier état se rapporte ce qu’on appelle ordinairement les espèces ; au second, les monstres ; au troisième, toutes les productions de l’art. En effet, dans ces dernières, l’homme impose à la nature une sorte de joug, et elle est, pour ainsi dire, à ses ordres ; car, sans l’homme, tout cela ne se seroit point fait. C’est là, dis-je, que, par les soins et le ministère de l’homme, les corps prenant une face nouvelle, il se crée, en quelque manière, un autre univers, et change à chaque instant les décorations du théâtre. Ainsi l’histoire naturelle se divise en trois parties : elle traite ou de la marche libre et directe de la nature, ou de ses écarts, ou de ses liens. En sorte que nous serions assez fondés à la diviser en histoire des générations, des praeter-géné-