Page:Bacon - Œuvres, tome 7.djvu/320

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son oreille à l’extrémité d’un tuyau, une autre personne applique sa bouche à l’autre extrémité, et siffle dans ce tuyau, le son donnera à l’oreille de la première un coup si vif et si aigu, qu’elle aura peine à le supporter. La cause de ce phénomène n’est autre que ce mouvement par lequel le son se répand dans toute la capacité de ce tuyau, dont les parois ensuite le répercutent ; s’il eût été produit dans l’air libre, il se seroît dispersé et en partie dissipé ; au lieu qu’étant ainsi resserré et concentré dans un canal, il acquiert nécessairement plus de force. Et ce qu’il faut remarquer dans cette expérience, c’est que l’effet de cette concavité formée par le tuyau dont les parois

    vient de ce qu’il n’avoit pas déterminé avec assez de précision les idées qu’il s’étoit faites des différences dont le son est susceptible et la nomenclature qui s’y rapporte : comme on dit d’une voix, qu’elle est plus grosse ou plus grêle, je suis obligé, pour le traduire fidèlement, d’étendre cette expression à tous les sons susceptibles de cette même différence.