Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

médiate. Mais certains organes sont tellement nécessaires à la vie de l’animal, que de leur destruction s’ensuit infailliblement la prompte extinction des esprits ; il y a pourtant un certain intervalle de temps entre l’une et l’autre. C’est ainsi qu’au rapport d’un auteur ancien, regardé comme classique, et dont la foi ne peut être suspecte, un bœuf ayant été immolé en sacrifice, on l’entendit mugir, quoique le cœur lui eût été arraché. Une relation également digne de foi nous dit, qu’après qu’on eut ouvert le crâne à un jeune porc, et tiré la cervelle, quelqu’un l’ayant mise sur sa main, on la vit palpiter ; mais le cerveau n’avoit souffert aucune lésion, et tenoit encore à la moelle épinière. Pendant tout ce temps, l’animal paroissoit tout-à-fait mort ; on n’y apercevoit plus le moindre mouvement : mais ensuite la cervelle ayant été remise en sa place, et les os du crâne parfaitement réunis, il marcha un peu[1]. On

  1. Puis il courut jouer à la fossette.