Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/238

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deux plantes qu’on suppose voisines l’une, en tirant les sucs qui lui conviennent de la portion de terre qui en est pénétrée, laisse à l’autre les sucs qui conviennent à celle-ci, alors ce voisinage est utile à toutes deux ; par cette raison même que les sucs dont l’une a besoin, sont de nature contraire ou peu analogue à ceux qui sont nécessaires à l’autre. Mais si ces deux plantes ont besoin de beaucoup de sucs et des mêmes sucs, alors cette proximité leur est nuisible à toutes deux, chacune dérobant à l’autre sa nourriture.

480. Toute plante, de quelque espèce qu’elle puisse être qui, en tirant de la terre une nourriture abondante tend ainsi à l’épuiser, est, par cela seul, nuisible à toutes celles qui l’avoisinent. C’est ce qu’on peut dire des grands arbres, spécialement du frêne, et en général, de tous ceux dont les racines rampent assez près de la surface de la terre. Ainsi, au lieu de dire avec les anciens, que le chou est ennemi de la vigne, il