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Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/240

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481. Deux plantes de natures différentes, et qui tirent de la terre des sucs également différens, gagnent à se trouver l’une près de l’autre, comme nous l’avons déjà observé ; assertion conforme à l’opinion de quelques anciens, qui prétendent que la rue plantée près du figuier, prospère davantage, et acquiert plus de force ; ce qu’il ne faut point attribuer à cette antipathie qu’ils supposent ; mais ce qu’on explique beaucoup mieux en supposant que chacune de ces deux plantes tire de la terre des suce contraires, où peu analogues à ceux dont l’autre a besoin ; différence de sucs qui

    ou toute autre partie de la plante ne peut croître qu’à l’aide des sucs qui lui conviennent ; et, par conséquent, elle ne peut s’étendre que du côté où se trouvent ces sucs. Ainsi, lorsqu’à sa gauche se trouve une portion de terre qui ne contient point de tels sucs, et à sa droite, une autre veine qui en contient ; comme alors elle ne jette ses fibres que vers la droite et non vers la gauche, elle semble éviter la gauche, et se porter par choix vers le droite.