Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’incliner leur sommet. Par exemple : le souci, la tulipe, la pimprenelle, et même presque toutes Les fleurs, ouvrent et développent leurs feuilles lorsque le soleil est dans toute sa force ; et, au contraire, se ferment en partie, et se contractent vers le soir, ou dans un temps nébuleux. Or, pour rendre raison de ces faits, il est inutile de chercher quelque pompeuse explication et quelque principe mystérieux ; de dire, par exemple, que la présence du soleil réjouit ces plantes, et que son absence les attriste ; ce mouvement, par lequel elles se ferment, n’ayant d’autre cause que l’humidité de l’air, dont l’effet est de renfler leurs parties inférieures, et de les rendre plus pesantes ; celui de l’air sec étant au contraire de les étendre et de les développer. De même, lorsqu’ils voient le trèfle de jardin cacher sa tige aux heures où le soleil est très ardent, ce phénomène leur semble miraculeux, quoiqu’il ne soit que l’effet tout naturel du complet développement de ses feuilles. Quant à ce mouvement, par lequel cer-