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Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/314

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pour croire que la branche de chêne, changeant tout-à-fait de nature, se convertit en vigne ; mais on doit plutôt supposer que cette branche, en se putréfiant, modifie la terre, et lui donne une certaine disposition ou aptitude à produire une vigne[1].

523. J’ai ouï dire (et cette transformation ne me paroît pas tout-à-fait impossible) qu’un vieil arbre destiné à fournir du bois de charpente, étant coupé par le pied, sa souche produit quelquefois un arbre d’une autre espèce ; par exemple, qu’une souche de hêtre produit un bouleau. Si le fait est vrai, il paroît que la

  1. On doit se rappeler qu’il croit à la possibilité des générations spontanées, soit d’aninaux, soit de végétaux ; hypothèse qui a paru raisonnable pendant deux ou trois mille ans, par la raison que toutes les générations ont été spontanées, au moins une fois (à moins qu’on ne suppose qu’elles ont été opérées par un seul coup de baguette) ; que ce qui a nécessairement eu lieu une fois, peut bien avoir lieu une seconde fois, et qu’un germe n’est qu’un mot sans idée.