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Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/418

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622. Il paroît que les vignes d’autrefois étoient beaucoup plus grandes que celles d’aujourd’hui, puisqu’on en pouvoit faire des coupes et de petites statues représentant le dieu Jupiter. Selon toute apparence, c’étoient des vignes sauvages ; car, toutes ces façons qu’on donne aux vignes destinées à faire du vin, ces rayons qu’on creuse, la taille fréquente, l’ébourgeonnement, les labours multipliés, etc. font que la sève se porte presque toute dans la grappe ; ce qui est autant de perdu pour le bois, qui ne peut ainsi acquérir un certain volume. Ce bois se conserve fort long-temps. Et ce qui semble plus étonnant, c’est que ce même bois, qui est si fragile lorsqu’il est sur pied, devienne si fort lorsqu’il est sec ; et le soit tellement, que, dans les armées romaines, les officiers s’en servissent comme de canne[1].

  1. Ce passage est relatif à un centurion dont parle Tacite, et qui, ayant rompu sur le dos d’un soldat un bâton (de vigne, vitem), en demandoit