Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tendre, non pour se bercer d’éternelles et chimériques espérances, en imitant la ridicule patience des alchymistes ; mais pour donner à la nature assez de champ, et lui accorder tout le temps dont elle a besoin, pour se développer.

C’est de ce petit nombre de principes très fondés ct très certains, qu’on doit tirer des lumières pour se diriger dans l’expérience que nous allons indiquer ; principes toutefois dont il est très permis de douter, et qui ne soutiendroient peut-être pas l’épreuve d’une méditation plus profonde.

328. Dans un fourneau de petites dimensions, entretenez un feu doux, égal et suffisant pour que le métal soit perpétuellement dans l’état de fusion, sans jamais passer ce degré ; condition essentielle à notre dessein. Quant à la matière, prenez une certaine quantité d’argent, celui de tous les métaux connus qui a le plus d’affinité avec l’or : ajoutez-y de mercure et de nitre (poids juste) ; deux substances qui serviront à renforcer