Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/437

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si, après avoir semé du froment ou toute autre espèce de grains, on le déterre avant qu’il ait levé, on le trouve tout rempli d’une sorte de lait. Or, le commencement de toute germination n’est, en quelque manière, que la putréfaction de la semence[1]. L’euphorbe contient aussi une substance laiteuse, qui est d’un blanc peu éclatant, et qui ne laisse pas d’avoir une acrimonie très marquée. Il en est de même de la chélidoine, dont le lait est jaune, et n’en est pas moins âcre, comme le prouve la propriété qu’elle a d’éclaircir la vue, et de

  1. La couleur, l’odeur, le gonflement, et beaucoup d’autres symptômes, annoncent que toute génération, soit de végétaux, soit d’animaux, est le produit, ou du moins, en partie, l’effet d’un genre de fermentation fort analogue à la fermentation putride : il paroit que cette putréfaction est nécessaire pour dégager le germe, en amollissant et dissolvant même son enveloppe ; je n’ose ajouter, et pour l’animer, pour lui donner un premier mouvement, et provoquer son développement.