Page:Bacon - Œuvres, tome 8.djvu/502

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l’appétit, les alimens, quelle que soit leur saveur naturelle, paroissent quelquefois salés, le plus souvent amers, souvent même insipides, jamais sucrés. La vraie cause de ces saveurs accidentelles est l’humeur corrompue dont la langue est alors imprégnée, et qui a tantôt l’une de ces saveurs, et tantôt l’autre, à l’exception toutefois de la saveur sucrée ; car toutes les autres sont des indices d’autant de degrés différens de corruption.

Observations relatives aux années et aux saisons pestilentielles.

691. Durant le cours de cette épidémie qui régnoit l’année dernière, on a vu, dans les fossés et les terreins bas autour de Londres, un grand nombre de crapauds ayant des queues de deux ou trois pouces au moins, quoiqu’ordinairement les animaux de cette espèce n’en aient point ; ce qui annonçoit une grande disposition à la putréfaction dans l’air ou la terre. On prétend aussi que, dans les années où l’air a des qualités pesti-