Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/103

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vertit en une sorte d’humor aqueux[1], qui en augmente le poids. Voici un fait de même nature, que nous avons vérifié par l’expérience, et qui semble appuyer cette explication. Hachez du tabac, pesez-le exactement, puis faites-le sécher à l’aide du feu, vous trouverez qu’il pèsera beaucoup moins ; mais si ensuite vous le laissez exposé à l’air pendant quelque temps, il recouvrera son premier poids. Selon toute apparence, dès le moment ou le Nil commence à croître, toute la masse de l’air qui s’appuie dessus, ou qui l’environne, éprouve quelque grande altération ; car les mêmes auteurs nous apprennent qu’à cette même époque de la crue de ses eaux, des maladies fort graves commencent à se manifester dans toute la ville du Caire.

  1. À quoi bon cette métamorphose ? Pour expliquer ce fait, il suffiroit de supposer que l’humor aqueux déjà formé et répandu dans la masse de l’air qui environne cette terre, y pénètre peu à peu.