Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/155

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roient pas de longue durée. Sans doute, pourrois-je répondre ; mais ne pourroit- on pas nourrir cette flamme et la faire durer, par le moyen de l’huile, de la cire, du suif, etc. et sans que la mèche se consumat[1] ?

  1. Mais alors le principal objet ne seroit pas rempli ; car il s’agit de trouver un moyen pour se chauffer et s’éclairer à peu de frais, comme ces bons hermites qui se chauffent avec des pierres, et ce grand opérateur qui s’éclaire avec de la laine de salamandre. Or, cette huile, cette cire et ce suif coûtent infiniment plus que cette mèche. Le véritable état de la question seroit de trouver une matière inflammable qui fût de nature à n’être pas décomposée par la combustion, mais seulement sublimée, puis ramenée l’état de liquide, enfin reportée dans la lampe par un tuyau ; découverte qui au fond n’est pas plus difficile à faire que celle d’une bouteille qui s’emplit à mesure qu’on la boit. Or, cette matière si précieuse que nous cherchons, les grands hommes qu’Ozanam a compilés de très bonne foi, l’ont découverte ; mais ils l’ont vue si nettement, qu’ils n’ont jamais pu parvenir à nous la faire voir.