Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/203

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tre corps, son action est toujours précédée d’une perception qui a lieu, et dans le corps altérant et dans le corps altéré ; autrement les corps ne pourroient agir les uns sur les autres, n’auroient aucune influence réciproque, et seroient tous semblables. Dans certains corps, cette perception est si subtile, qu’elle échappe aux sens, instrumens trop grossiers relativement à des nuances si délicates et à des impressions si légères. C’est ainsi que le thermomètre indique les plus légères variations de la température par rapport au chaud et au froid, variations dont nous ne sommes avertis par aucune sensation. Cette perception si fine a quelquefois lieu à une certaine distance aussi-bien que dans le cas du contact immédiat, comme nous en voyons des exemples, soit dans cette attraction que l’aimant exerce sur le fer, soit dans la naphte ba-

    ces corps embrassent ce qui leur plaît, et excluent ou chassent ce qui leur déplaît : je n’ai pas cru devoir traduire littéralement de telles expressions.