Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/275

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comme le sang des arbres de cette espèce. Un auteur ancien nous apprend qu’à Trébizonde on recueilloit sur le buis une sorte de miel, qui faisoit tomber en démence ceux qui en mangeoient[1]. Les anciens avoient encore une autre espèce de miel, qui acquéroit, soit par lui-même soit par quelque manipulation la consistance du sucre, mais d’une saveur moins douce que le nôtre. On tiroit aussi du miel, une sorte de vin par le procédé suivant. On délayoit cette substance dans une grande quantité d’eau ; on agitoit le tout ensemble ; on passoit la liqueur puis on la faisoit bouillir dans une chaudière de cuivre jusqu’à ce qu’elle se fût réduite à moitié[2]. On la versoit ensuite dans des vaisseaux de terre, où on la laissoit fermenter pendant quelque temps. Enfin on l’entonnoit dans des vaisseaux de bois où elle se conservoit pendant plu-

  1. Voyez Xénophon, retraite des dix mille.
  2. Jusqu’il ce qu’un œuf pût y surnager.