Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/317

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est clair que leur lumière directe doit être trop forte ; car on sait qu’en général l’effet d’une lumière trop vive est d’éblouir, d’offusquer ; impression si forte, que, si l’on regarde le soleil trop fixement et trop fréquemment, on risque de devenir aveugle. De plus, lorsqu’on passe tout-à-coup d’un endroit fort éclairé, à un lien très obscur, une sorte de nuage se répand sur la vue ; on voit d’abord confusément tous les objets, mais ensuite on les distingue peu à peu. La raison de cette vision confuse est que ce passage brusque d’un opposé à l’autre, produit un mouvement tumultueux et irrégulier dans les esprits qui ne peuvent faire leurs fonctions qu’après avoir eu le temps de se recueillir et de se remettre[1]. Car, lorsqu’ils ont

  1. Chaque ligne de cet article exigeroit un commentaire d’une page ; pour ne pas grossir excessivement ce volume, je prends le parti de renvoyer le lecteur aux livres d’optique, où tous ces faits se trouvent expliqués d’une manière très satisfaisante.