Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/370

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est poussé comme nous, tantôt a droite, tantôt à gauche.

Mais abandonnant cette conjecture trop vague, toute probable qu’elle paroît, tachons de donner à cette explication une rigueur et une évidence géométrique : ce fondement une fois posé, nous devinerons les signes à priori, et nous n’aurons pas même besoin de l’expérience pour les connoître.

S’il existe, dans toute la circonférence de la zone torride, une force quelconque qui pousse au nord l’air méridional, et qui produise ainsi un vent de sud, cet air s’accumulera nécessairement dans la région septentrionale : celui qui viendra le long de la partie orientale d’un méridien, rencontrera tôt ou tard celui qui viendra le long de la partie occidentale et opposée de ce même méridien ; alors ils se résisteront réciproquement : plus le vent de sud aura de force, plus aussi ce ressort qui se bande, pour ainsi dire, lui-même, sera bandé, et plus, lorsqu’il se détendra, sa réaction sera vive, forte et durable.

Enfin généralisant, autant qu’il est possible, supposons au midi une force quelconque qui produise un vent de sud, et au septentrion, une force quelconque qui lui résiste, et qui tende à produire un vent de nord. Cela posé, plus la force méridionale aura d’intensité, plus la force boréale réagira contr’elle. Donc plus le vent de sud produit