Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/386

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Ce principe paroîtroit peut-être encore plus évident, si, comparaison faite entre un grand nombre d’oiseaux de différentes espèces, on trouvoit que l’avantage des muscles abaisseurs sur les muscles élévateurs est beaucoup plus grand dans les oiseaux dont le vol est très élevé et de très longue durée, tels que l’aigle, la grue, l’outarde, l’émouchet, etc. que dans ceux dont le vol est fort court et fort pesant, comme les oiseaux de basse-cour.

Mais, quand les faits de ces deux espèces ne seroient pas tels que nous les supposons, notre principe n’en seroit point ébranlé, car il se pourroit encore que les muscles élévateurs des ailes étant égaux aux muscles abaisseurs, même dans les oiseaux de la première classe, ces oiseaux, guidés par le seul instinct du besoin et par l’expérience, donnassent beaucoup plus de force au mouvement de ces ailes de haut en bas, qu’à celui de bas en haut ; et notre but, en offrant ces exemples, étoit moins de démontrer à la raison cette vérité, dont le simple énoncé donne la démonstration, que de la montrer à l’imagination pour la fixer sur notre sujet.

Reste donc à trouver des moyens pour rendre le mouvement des ailes de haut en bas plus fort et sur-tout plus vif que le mouvement contraire. Or, ces moyens sont faciles à découvrir : en voici plusieurs.