l’on sait que ces regards, qui sont la vive expression de l’amour, ne sont rien moins que fixes ; ils sont comme dardés ; ce sont des étincelles qui jaillissent, des éclairs, en un mot. Quant à l’envie son œil lance des esprits mal-faisans et vénéneux qui infectent ceux de la personne enviée, et leur communiquent leur propre poison : ces regards, lorsqu’ils sont obliques, n’en ont que plus de force. On a observé aussi que les momens où les coups que porte l’œil d’un envieux, sont le plus dangereux, sont ceux où la personne enviée triomphe dans le sentiment trop vif de sa propre gloire, se livre à une joie indiscrète et s’épanouit ; ce qu’on peut expliquer en supposant que, dans cet état d’expansion de la personne enviée, ses esprits se portant
en retournant à leur foyer, entraîneront avec eux ceux de l’amante, et la femme avec. Quand on croit avoir besoin de débiter une sottise mystérieuse, il faudroit du moins être conséquent ; au lieu de réparer cette sottise par une seconde, qui double le produit.