Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/463

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en tel individu a de plus puissans effets : Quoi qu’il en soit, le principe de l’autorité est nécessairement hors de l’homme sur lequel elle influe, soit qu’elle se rapporte à un art ou à un individu ; et lorsqu’elle a pour principe la confiance qu’un individu excite dans un autre, ce dernier doit être non un savant, un homme plein d’idées, et déjà préoccupé d’une infinité d’opinions, mais un ignorant, un esprit borné et vuide. Or, telles sont ordinairement les sorcières, les personnes superstitieuses, dont l’aveugle croyance est tellement asservie à leurs maîtres et aux traditions mensongères,

    la longue n’ont presque plus d’effet. Or, les imaginations fortes et exaltées ont un avantage prodigieux et connu sur les imaginations sages et réglées. Ainsi, les fous et les charlatans ont un avantage naturel sur les sages et les honnêtes gens. Voilà pourquoi le monde est tyrannisé par des sots, subjugués par des fous, menés par des fripons ; ou bien encore les hypocrites paient les fous pour ameuter les sots contre les gens d’esprit, et casser les lanternes.