ou certains corps ensevelis dans le fumier, qui se putréfient insensiblement, ou autres semblables : car chaque fois que des objets de cette nature se représentent à la mémoire, l’effet souhaité, dont l’idée a été associée avec celles de ces objets, se représente aussi à l’imagination.
946. En supposant même que l’imagination ait quelque pouvoir de ce genre, il est difficile de croire que son action soit de nature tellement incorporelle ou immatérielle, qu’elle puisse se porter aux plus grandes distances, passer à travers toute espèce de milieux indistinctement, et pénétrer dans tous les corps sans exception : il est plus naturel de penser que cette distance ne doit pas être excessive, ni le milieu de nature trop contraire à celle de ce genre d’actions ; enfin , que le corps sur lequel on veut agir, doit avoir une certaine aptitude ou disposition à recevoir de telles impressions. Ainsi, pour peu qu’il existe des moyens pour agir, par la seule force de l’imagination, sur des corps absens et