Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/491

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temps, permettent ainsi à la nature d’opérer plus doucement et plus paisiblement cette évacuation. Car, comme le disoit agréablement un médecin, la nature, lorsqu’elle veut éteindre le feu allumé par une maladie pestilentielle, ne ressemble que trop, par sa turbulente activité, à ces gens qui accourent en foule dans une maison incendiée, et qui, à force de se presser, s’embarrassent et se nuisent réciproquement. Enfin, un principe qui a une infinité d’applications, et qu’on ne doit jamais perdre de vue, c’est que tout ce qui peut calmer et régler les mouvemens tumultueux et irréguliers des esprits, favorise et renforce leur action.

965. Si nous en croyons les écrivains qui ont traité de la magie naturelle, il n’est point de préservatif plus sûr pour la santé, que la dépouille d’un serpent ; mais cette propriété nous paroît chimérique : et ce qui a donné naissance à ce préjugé, c’est sans doute cette fiction par laquelle les poëtes supposent que le ser-