Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/513

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990. Les écrivains qui ont traité de la magie naturelle, attribuent les plus puissans effets aux vertus immatérielles des parties des animaux, en supposant toutefois qu’après l’amputation de ces parties, ces animaux soient encore vivans ; comme si l’animal vivant répandoit dans ces parties qu’il a perdues, une sorte de vertu ou de force incorporelle. On peut croire toutefois que telle partie retranchée à un animal nouvellement tué, doit avoir plus de force que si on l’eût ôtée à un animal mort naturellement, vu que, dans le premier cas, les esprits y sont plus abondans.

991. Il faudroit faire aussi quelque épreuve de ce genre sur des portions d’une même partie prise dans un sujet du règne végétal, ou du règne animal. Par exemple, après avoir retranché une partie d’un tronc ou d’une branche d’arbre, la laisser se putréfier, et voir ensuite si, à mesure que la partie retranchée se putrefieroit, la partie restante se putrefieroit aussi ; ou encore, après