Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/53

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ver qu’il est une infinité de mouvemens assez inutiles, pour nous débarrasser de ce qui nous blesse ; mais qui, étant comme autant de stimulans par rapport à la nature (au principe vital), et agissant par une corrélation harmonique, occasionnent d’autres mouvemens ; de ce genre sont les gémissemens et les cris plaintifs que la douleur fait pousser[1].

714. Les symptômes, ou signes caractéristiques de l’affliction, et en général de la douleur, sont les soupirs, les sanglots, les gémissemens, les cris

  1. Cette explication nous paroit à contre-sens : l’imagination frappée est le véritable stimulant ; elle nous fait faire d’abord certains mouvemens pour nous débarrasser de l’objet, en l’éloignant ou en le fuyant, et en même temps d’autres mouvemens inutiles à cette fin ; mais qui, en vertu de la communication réciproque de toutes nos parties, sont une conséquence nécessaire des premiers ; d’ailleurs, ces mouvemens accessoires ne laissent pas d’être médiatement utiles, en rappelant à l’extérieur le sang, les esprits et le mouvement ; ce qui balance en partit l’effet de la peur.