Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/61

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doute aussi sur toute la partie extérieure de la poitrine, si elle étoit nue ; mais, comme le visage est la seule partie entièrement découverte, c’est aussi la seule où l’on voie à l’œil ce passage et cette affluence du sang. Quant à la cause qui fait baisser les yeux, c’est simplement le respect que les autres nous inspirent ; aussi voit-on que toute personne saisie de honte devant d’autres, n’ose les regarder fixement. Ces deux signes de la honte, je veux dire la rougeur et le baissement des yeux, sont plus fréquens et plus marqués dans une compagnie un peu nombreuse, comme l’observe certain historien. Rien n’étoit plus sensible à la honte que le visage de Pompée ; souvent même la présence de plusieurs personnes suffisoit pour le faire rougir[1].

  1. Mais cette couleur de la vertu n’étoit en lui qu’un vernis qui masquoit son ambition, comme le dit Salluste, qui le peint ainsi en deux mots : ore verecundo, corde improbo : visage pudibond, cœur effronté. Cette facilité à rougir est ordinai-