Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/67

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quelles ce petit nombre d’observations générales répandront quelque jour. L’écartement des lèvres et des deux coins de la bouche, l’expiration continue et interrompue par des éclats de voix, enfin les secousses de la poitrine et des flancs, tous ces effets sont produits par la dilatation des esprits ; je veux dire par leur soudaine expansion. Quant à ces larmes qu’excite un rire excessif, et de quelque durée, elles doivent être attribuées à la même cause, comme nous l’avons déjà observé, en parlant de celles qu’une affliction et une joie excessive font verser : mais l’action soudaine de la cause qui excite le rire et la surprise dont il est l’effet, est ici le principal point à considérer ; car une suite de petites disgrâces ou de petites gaucheries, qui aggravent la faute ou augmentent la perte qu’on vouloit réparer : en un mot, un objet ridicule qui se présente tout-à-coup, fait rire dans le moment ; mais, pour peu que cela dure, on ne rit plus. En général, les