Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/71

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faculté de consumer les sucs alimentaires, leur dérobent ainsi une partie de la substance dont ils se nourriroient ; en conséquence ils diminuent leur agilité et leur aptitude au mouvement.

725. L’homme ivre croit voir tourner tous les objets qui l’environnent, et s’imagine quelquefois que les murailles vont tomber sur lui. Ses yeux égarés ne distinguent plus les objets un peu éloignés ; les objets voisins lui paroissent tous hors de leur véritable place, et quelquefois même lui paroissent doubles. La cause de toutes ces illusions est sensible. Tous les objets lui paroissent tourner, parce que ses esprits ont eux-mêmes un mouvement circulaire, occasionné par la vapeur du vin qui les comprime fortement. Car on sait que tout fluide comprimé se ment circulairement ; genre de mouvement qu’on observe quelquefois dans l’eau, dont le tournoiement est produit par une cause semblable. Or, le mouvement de l’objet même, celui des esprits visuels et celui du milieu, pro-