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CHAPITRE IV

Une ambulance improvisée


Mise au courant, par une lettre de son frère, des tristes phases et du fatal dénoûment de la maladie du pauvre colonel, Marguerite Berthier en fut douloureusement affectée. Elle savait déjà, toujours par Henri, que les cas de fièvre, d’anémie paludéenne, de dysenterie, devenaient de plus en plus fréquents et que les services de Santé commençaient à être fort occupés. Son oncle se rendait à Majunga une fois par semaine au moins pour avoir des nouvelles, et en rentrant il lui faisait des récits qui la terrifiaient. L’affluence des malades fournis par les corps d’avant-garde, surtout par ceux employés à l’établissement des routes et des ponts, par le Génie et le 200e de ligne, tournait à l’encombrement. Les médecins ne savaient plus où donner de la tête.

Le cœur navré, Marguerite se désolait de ne rien pouvoir pour soulager toutes ces misères ; elle aurait voulu se dévouer à ces pauvres malades, s’employer à les soigner, essayer de les guérir, ou tout au moins d’