Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/185

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

moustiques, qui nous ont fait beaucoup souffrir, ont presque entièrement disparu ; il est vrai qu’il y a encore les fourmis rouges, qui envahissent par milliers nos lits, nos chaises, nos tables, et dont il nous est tout à fait impossible de nous débarrasser. En ce qui me concerne personnellement, je vais toujours très bien. Je suis vacciné contre la fièvre par mes dix-huit mois de séjour dans l’île, et, comme je me garde soigneusement de toute imprudence, j’ai le ferme espoir de tenir bon jusqu’au bout.

Je compte que, vous aussi, vous vous portez bien à Manakarana. Donne-moi quand même de vos nouvelles, ma chère Marguerite, et dis-moi ce que vous devenez. Nous recevons nos courriers très irrégulièrement et avec des retards considérables ; mais enfin les lettres finissent toujours par nous arriver. Ne me ménage pas les tiennes, je t’en prie. Si tu savais quelle joie c’est pour moi de causer un peu longuement avec toi !

Je vous embrasse bien fort tous les deux, mon bon oncle et toi.

Ton frère,

HENRI BERTHIER-LAUTREC.