Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/194

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Pour un peu, pendant qu’elles y étaient, elles auraient pu nous faire un envoi de confitures et de berlingots.

— On voit bien que vous ne vous êtes jamais trouvé dans un poste isolé, sans autres ressources qu’un peu de riz et un morceau de biscuit dur comme de la pierre. Sans cela, vous sauriez avec quelle joie délirante on voit arriver à dos d’homme ou de mulet quelque caisse remplie de ces colifichets que vous dédaignez si fort.

— Parviennent-elles seulement à leur destination, ces caisses ? M’est avis qu’il en doit rester pas mal en route. Est-ce qu’on n’a pas pincé je ne sais où d’aimables chapardeurs en train de sabler joyeusement le champagne de ces excellentes dames ?

— Le fait est possible, mais il n’a pas dû se représenter souvent. Ce que je puis vous dire, moi, c’est que les précautions les plus minutieuses sont prises pour que les dons envoyés de France arrivent intégralement et même rapidement aux intéressés. Ceux destinés aux troupes sont expédiés, aussitôt leur réception, aux généraux commandant les brigades, qui se chargent d’en assurer la répartition entre les corps ou fractions de corps placés sous leur commandement. Quant aux dons destinés aux malades, ils sont adressés aux médecins-chefs des hôpitaux et des ambulances qui les distribuent aux hospitalisés, au mieux de leurs intérêts.

— Eh ! parbleu, je n’ai pas dit que c’était la faute du général Duchesne !

— Il ne manquerait plus que cela ! Vous pouvez ajouter qu’il n’est pas d’homme en qui l’on doive avoir plus confiance que dans le général Duchesne. C’est un caractère froid