Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/196

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préparatifs considérables, calculés d’après des renseignements recueillis sur place ; mais ce n’est qu’à l’œuvre qu’on put se faire une idée exacte des obstacles et de l’insuffisance des moyens qu’on avait pour les franchir. Malgré tout, on s’est débrouillé tant bien que mal. La marche en avant progresse logiquement, méthodiquement, sans autres arrêts que ceux qui sont indispensables pour assurer la communication et les approvisionnements des troupes.

— Tout cela est très joli ; mais il n’y en a pas moins eu de grosses fautes de commises dès le début. Le wharf, par exemple, qui devait avancer si facilement dans la mer jusqu’à trois cents mètres et qu’on n’a jamais pu pousser plus loin que quatre-vingts, les fonds étant impraticables ; ce qu’on aurait pu découvrir plus tôt, j’imagine, avec des sondages bien exécutés !

— Eh ! croyez-vous que c’était déjà si commode de pratiquer des sondages minutieux dans l’estuaire de Majunga avant le débarquement de nos troupes ? Il a bien fallu s’en remettre à l’expérience et à l’habileté de la compagnie chargée du travail, la même du reste qui avait construit avec un plein succès le wharf de Cotonou, lors de l’expédition du Dahomey.

— Soit ! mais, au moins, on aurait pu s’arranger pour faire venir à temps les canonnières, les remorqueurs et les chalands destinés à assurer le ravitaillement du Corps expéditionnaire, en remontant le Betsiboka sur une longueur de plus de cent quarante kilomètres.

— C’est facile à dire. Mais là encore les renseignements fournis à l’avance se sont trouvés inexacts et ne permettaient aucunement de prévoir que la rivière n’avait pas