Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/219

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qui venait de recevoir deux compagnies de renfort, accourues de Behanana, petit poste intermédiaire entre Suberbieville et Tsarasaotra, à sept kilomètres de distance de ce dernier point, prit l’offensive et poursuivit l’ennemi l’épée dans les reins au delà de plusieurs kilomètres.

Avisé par le télégraphe optique de ce qui se passait, le général Metzinger partit aussitôt de Suberbieville avec trois compagnies du 40e bataillon de Chasseurs et une section de la 16e batterie ; et, après un raid admirable de vingt et un kilomètres, par un sentier rempli de débris de quartz qui rendaient la marche extrêmement pénible, il atteignit Tsarasaotra dans la soirée.

Le lendemain 30, avec toutes ses forces, se montant à neuf cents hommes environ, le Général se portait sur l’ennemi qui occupait les crêtes du mont Beritsa avec beaucoup de monde et deux pièces à tir rapide, excellentes et bien approvisionnées. Dès que nos soldats furent à portée, l’artillerie hova, heureusement fort mal dirigée, les couvrit de projectiles sans pouvoir arrêter leur marche : c’était vraiment un beau spectacle que celui de cette attaque menée sous un feu incessant avec un calme et une précision admirables, sans riposter par un coup de fusil. Arrivés à deux cents mètres, les Tirailleurs se déployèrent et ouvrirent le feu avec une grande justesse, pendant que la section de la 16e batterie prenait position à deux mille cinq cents mètres environ de l’ennemi, les trois compagnies de Chasseurs en réserve. Les Hovas tombèrent en foule, mais sans lâcher pied ni cesser le feu ; cette fois, nous avions affaire évidemment à de meilleures troupes qu’à l’ordinaire. Cependant il fallait en finir. L’infanterie mit baïonnette au canon, les clairons