Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/222

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reprendre le village, puis de marcher en force sur Mavetanana. Mais ils comptaient sans la vigilance du commandant Lentonnet, qu’ils espéraient surprendre, et sans la vigueur et l’énergie du général Metzinger.

Lorsque ce dernier rentra à Suberbieville, quelques jours après, faire son rapport au Général en chef sur l’affaire du mont Beritsa si brillamment menée, il y reçut des mains du général Duchesne, pour sa récompense, le brevet de Divisionnaire que le Ministre de la Guerre venait de lui notifier, par un câblogramme en date du 11 juillet.

Trois jours plus tard, c’était l’anniversaire du 14 juillet. Le Général en chef, désireux que ce jour fît trêve aux travaux et aux épreuves de tous, donna ordre qu’il fût fêté dans chaque poste et chaque cantonnement par une revue des troupes et une série de réjouissances dont l’organisation était laissée à l’initiative des hommes.

L’ordre fut exécuté avec un entrain patriotique sur les deux cents kilomètres de la ligne d’occupation, de Majunga au mont Beritsa, mais nulle part la célébration de la fête nationale n’eut plus d’éclat qu’à Suberbieville même, à cause surtout de la présence du Général en chef du Corps expéditionnaire et de l’État-major général.

Dès le 13 au soir, elle avait commencé par une retraite aux flambeaux qui avait parcouru la petite ville et le camp, entièrement décorés de lanternes multicolores. Le cortège, composé de militaires et de convoyeurs, porteurs de lampions, de lanternes, de pavois en verres de couleur, était précédé de clairons et de fifres, la nouba du régiment d’Algérie fermant la marche. La variété de teint et de costume des divers corps qui avaient fourni leur