Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à un Européen, mais il est indispensable d’emporter avec soi tout ce dont on peut avoir besoin au cours du voyage.

En quittant Manakarana, le sentier franchit successivement quatre ou cinq petites collines avant d’arriver à la première étape, au village de Daany ; une deuxième étape de quatre heures, à travers un pays moins accidenté mais peu intéressant, mena les deux voyageurs à un autre village, nommé Antsingo, où ils passèrent la nuit. Le lendemain matin, après avoir traversé en pirogue la petite rivière d’Antsingo, ils atteignirent Langa, le premier village situé sur le territoire concédé à Michel ; ils y déjeunèrent, puis ils repartirent et eurent encore le temps d’arriver, avant la nuit, au village de Maevasamba, le point central de ladite concession.

Suivant l’usage établi dans l’île entière, les bourjanes déposèrent les deux filanzanes devant la plus grande case du village, dont le propriétaire s’empressa de déguerpir, sa casserole de riz à la main.

Dès le lendemain Michel et son oncle se mirent en campagne. Le village lui-même était situé dans de très bonnes conditions de salubrité, à mi-côte d’une colline. Quant à la région avoisinante, elle paraissait partagée à peu près également en terrains plats et en terrains montagneux, pouvant par conséquent se prêter à divers modes d’exploitation. Elle était copieusement arrosée par des ruisseaux d’une eau courante et pure qui ne rappelait en rien l’eau saumâtre des ruisseaux trop voisins de la mer, notamment par le Droa, qui prend sa source dans le nord et va se perdre à quelques kilomètres de Maevasamba, dans un petit lac, le lac Solipana ; plus à l’est par l’Antsingo