Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/68

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récompense promise. Cette petite manœuvre ayant réussi au delà de toute espérance, Michel envoya son ambassadeur, qui répondait au nom euphonique de Naïvo, auprès du gouverneur général du Boueni, en augmentant nécessairement le montant de la commission, en proportion de l’importance hiérarchique du personnage, mais en ayant soin de spécifier que ladite commission serait d’autant plus grasse que le chiffre des travailleurs fournis serait plus fort. La semaine ne s’était pas écoulée qu’un véritable exode de bons noirs, appartenant aux villages de Manambary, de Maivarano, de Bomazonga et d’Antsohihi, de la partie nord du Boueni, envahissait le territoire de la concession. Vivement désireux de toucher la forte somme le plus vite possible, le joyeux Ramasombazah avait trouvé plus expéditif de faire opérer par les soldats de son Rova une véritable razzia sur les hommes valides d’un certain nombre des villages de son gouvernement et de les expédier sous bonne garde à Maevasamba.

Michel installa tout son monde dans le village même et dans des cases qu’il fit bâtir pour eux ; puis il les conduisit immédiatement sur les vastes terrains qu’il voulait faire défricher, non sans les avoir alléchés par une première distribution de rhum et leur avoir promis un bon traitement, une bonne nourriture et de bons gages calculés d’après la quotité du travail donné.

Sur ces entrefaites, la maison d’habitation étant enfin entièrement aménagée, Michel s’y transporta lui-même avec sa famille. Il fallut encore une quinzaine cependant pour achever les dernières installations et mettre en place le complément de l’ameublement que son oncle lui avait envoyé